Pourquoi un musée ici à côté des vestiges d’une église byzantine et d’une église rebâtie par les croisés et dans le lieu qui témoigne du paralytique guéri selon l’Évangile de saint Jean ? La raison réside dans l’histoire du site et de sa grande richesse archéologique et biblique. Tout a commencé par le rêve d’un professeur de Bible, le Père Léon Cré, qui portait cette question : « Comment pourrais-je faire vivre les Saintes Écritures dans le cœur, l’âme et l’intelligence de mes élèves et des pèlerins ? »
En 1878, arrivent les premiers Pères Blancs à Sainte-Anne. Ils enseignent au Séminaire grec melchite ouvert en 1882. Le père Cré rejoint l’équipe en 1886. Professeur passionné par la Bible et l’archéologie, il veut partager cet enthousiasme avec les séminaristes et les pèlerins visitant l’église Sainte-Anne. Il commence à collectionner différents objets qui l’aident à illustrer des histoires bibliques. Bientôt, sa chambre est remplie d’une variété d’artefacts et ressemble à un grand magasin ou à un petit musée. La collection muséale s’enrichit de certains éléments provenant des fouilles de la piscine de Bethesda, comme les ex-voto de l’époque romaine et les vestiges architecturaux de l’église byzantine. Le père Léon Cré décède en 1922 et est inhumé dans la crypte de la basilique Sainte-Anne. Il aura consacré sa vie à l’enseignement et au travail scientifique.
Voilà quelle fut l’origine du musée des Pères Blancs, riche d’une grande collection d’objets divers et variés, musée qui a survécu jusqu’à nos jours !
En 1925, le musée déjà avait 5 sections différentes :
- Biblique – avec des artefacts qui ont aidé à visualiser les histoires bibliques
- Numismatique – avec une grande collection de pièces de monnaie
- Céramique – avec 1500 pièces de poterie
- Lampes à huile – avec centaine de pièces
- Préhistoire – avec des outils et des objets matériels de l’Antiquité.
Puis, certains Pères Blancs aidés par les Dominicains essayent d’aborder la collection d’un point de vue scientifique en commençant par la classification des poteries.
Plus tard, en 1967, le séminaire est transféré au Liban mais la collection du musée reste à Jérusalem. De nombreux scientifiques aident à trier, ordonner et classer la collection. De 1988 à 1991, un jeune archéologue français, Rémy Vallejo, travaille à Sainte-Anne et crée le premier catalogue du musée avec 3750 fiches et photographies de tous les artefacts.
Après l’an 2000, le petit musée des Pères Blancs coopère avec l’Institut national du patrimoine français et ouvre ses portes à quelques jeunes archéologues et étudiants en archéologie. Cette coopération a apporté de nombreux résultats très positifs comme la création de la base de données électronique de la collection et la restauration de nombreux objets. Un certain nombre de sarcophages et d’ossuaires ont été restaurés, de nombreuses tablettes cunéiformes ont été classées et de nombreux artefacts ont été nettoyés, décrits et sécurisés. En même temps, les jeunes scientifiques avec les Pères Blancs de Sainte-Anne ont essayé de prévoir le meilleur avenir pour ce musée.
L’exigence et la nécessité de modernisation de l’ensemble du projet nous ont décidé de renouveler l’espace et la présentation de la collection. Les travaux ont commencé et nous espérons que le nouveau musée pourra très prochainement ouvrir ses portes aux pèlerins et visiteurs du domaine de Saint-Anne de Jérusalem.
À très bientôt !